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Paradoxe à la française: l’investissement immobilier continue de séduire malgré un pessimisme ambiant

Par Hadrien Le Roux

jeu 4 décembre 2025

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Malgré une inquiétude généralisée face à l’instabilité politique et à la conjoncture économique, l’envie de pierre ne faiblit pas. Selon l’étude OpinionWay menée pour Capifrance, les Français redoutent l’avenir mais restent quatre sur dix à projeter un achat, une vente ou un investissement. Un paradoxe typiquement français, où l’épargne accumulée nourrit encore la capacité à se lancer.

Un climat politique et économique qui assombrit l’humeur des ménages

L’étude OpinionWay réalisée pour Capifrance révèle un moral très largement dégradé, conséquence directe d’un climat politique instable depuis l’été 2024 et d’une conjoncture économique jugée fragile.
Huit Français sur dix se déclarent pessimistes quant à l’évolution politique du pays, et près de 85 % estiment que la situation économique se détériore. Ce sentiment se diffuse dans toutes les catégories sociales, avec une intensité plus marquée chez les plus de 50 ans, traditionnellement plus sensibles aux contextes de crise. Cette inquiétude rejaillit sur leur capacité à se projeter : près de 70 % doutent aujourd’hui de pouvoir investir ou même épargner davantage, alors même que la France enregistre un taux d’épargne historiquement élevé. Il s’agit d’une épargne de précaution, caractéristique des périodes d’incertitude, qui renforce la capacité d’achat, sans la transformer en passage à l’acte.

L’immobilier, première victime des perceptions négatives

Dans un tel contexte, l’immobilier cristallise les inquiétudes. Plus de 80 % des répondants anticipent un impact négatif du climat politique et économique sur le marché. En Île-de-France, ce taux atteint même 91 %, preuve de la sensibilité particulière des marchés métropolitains à la conjoncture nationale.
Pour beaucoup, la hausse des taux, la difficulté d’obtenir un crédit ou la perte de pouvoir d’achat immobilier constituent des menaces imminentes, même si ces craintes reposent souvent davantage sur des perceptions que sur les données réelles du marché. Les conditions d’octroi de crédit se sont en effet stabilisées depuis plusieurs mois, mais le décalage entre perception et réalité demeure puissant et produit des effets concrets : les ménages hésitent, reportent ou renoncent.
Les exigences liées à la rénovation énergétique alimentent également cette anxiété. Les critères du DPE, les normes successives et l’incertitude réglementaire créent une impression de complexité croissante. À cela s’ajoute un sentiment d’insuffisance de l’offre. En effet, une majorité de Français estime qu’il manque de biens à la vente et que, de ce fait, les prix restent difficiles à négocier. La remontée encore modeste du stock disponible n’a pas suffi à modifier cette perception.

Inquiets, mais toujours investisseurs : la résilience paradoxale de la pierre

Cet environnement noir contraste pourtant avec la forte résilience des projets immobiliers. Quatre Français sur dix déclarent avoir l’intention de mener à bien un projet dans les deux ans, un niveau étonnamment élevé au regard du pessimisme ambiant. L’immobilier demeure un projet de vie avant d’être une opération financière, et les événements personnels, que ce soit les séparations, les mobilités professionnelles, les successions, où les naissances continuent de structurer la demande.
Par ailleurs, la France reste un pays d’épargnants. L’épargne accumulée ces dernières années, bien qu’indexée sur la prudence, constitue un levier important pour les ménages qui, malgré leurs doutes, disposent de moyens concrets pour se projeter. Le paradoxe est là : un moral au plus bas, mais une capacité d’achat historiquement élevée.
La dynamique est particulièrement marquée chez les 25-34 ans, dont les projets immobiliers sont plus fréquents que dans le reste de la population. Moins pessimistes que leurs aînés, ils envisagent davantage l’achat ou l’investissement locatif, quitte à s’éloigner des grands centres urbains pour trouver des prix plus accessibles. Ce mouvement vers la périphérie ou vers d’autres régions s’amplifie, signe d’une adaptabilité forte malgré les contraintes.

« La demande immobilière reste dynamique, notamment chez les jeunes actifs. Mais leurs projets sont plus corrélés aux aides gouvernementales, type PTZ, et aux variations de taux. C’est précisément dans ces périodes d’instabilité que l’accompagnement d’un conseiller local, capable de décrypter le marché et les dispositifs, devient essentiel », poursuit Philippe Buyens, Directeur Général de
Capifrance.

Un marché jugé bloqué, un besoin accru d’accompagnement

Si les intentions d’acheter ou d’investir demeurent solides, les Français expriment le sentiment que le marché fonctionne mal. Les conditions d’emprunt sont perçues comme un obstacle majeur, tout comme les contraintes énergétiques ou réglementaires. Beaucoup jugent les vendeurs peu enclins à négocier, en raison d’une offre encore insuffisante et d’un marché qui demeure tendu dans certaines zones.
Dans ce contexte complexe, le rôle des professionnels de l’immobilier prend une importance centrale. L’étude montre qu’ils sont désormais perçus comme indispensables pour sécuriser les transactions, décrypter les normes, accompagner les arbitrages financiers ou guider les ménages dans la compréhension des travaux de rénovation. La tentation du “faire soi-même” demeure, mais lorsque le projet se concrétise, l’intervention d’un professionnel apparaît comme un gage de sérénité.

Des attentes fortes vis-à-vis des pouvoirs publics

Les Français expriment également des attentes très claires à l’égard des pouvoirs publics. Ils souhaitent davantage de stabilité, une simplification des normes et une meilleure lisibilité des politiques du logement. La réduction des frais de transaction, l’amélioration des dispositifs de rénovation énergétique et la libération de nouveaux terrains constructibles figurent parmi les demandes les plus fréquentes. Beaucoup perçoivent aujourd’hui la politique du logement comme hésitante, parfois improvisée, ce qui contribue à entretenir les blocages.

Capifrance face à un marché sous tension

Dans ce paysage mouvant, Capifrance, pionnier du modèle des mandataires, revendique une capacité à accompagner les porteurs de projets malgré la conjoncture. Le réseau, qui devrait atteindre 100 millions d’euros de chiffres d’affaires en 2025, s’appuie sur près de 3 000 conseillers en métropole et outre-mer. Majoritairement féminins, avec une moyenne d’âge de 48 ans, ces mandataires bénéficient d’un programme de formation structuré, d’une académie interne et d’un positionnement orienté vers la qualité plutôt que la croissance des effectifs.
Ce modèle, pensé dès l’origine sur le principe que « la vitrine se trouverait sur le web », s’avère particulièrement adapté à un marché où les usages digitaux ont désormais supplanté les vitrines physiques. Capifrance revendique aujourd’hui l’un des meilleurs niveaux de chiffre d’affaires par conseiller du secteur, signe d’un modèle qui continue de gagner en pertinence malgré les crises.

Un marché fragilisé, mais loin d’être paralysé

L’étude révèle finalement un paradoxe typiquement français : un moral au plus bas, une confiance largement entamée… mais une détermination intacte à réaliser des projets immobiliers. La pierre conserve une force culturelle, symbolique et patrimoniale qui dépasse les cycles politiques ou économiques.
L’immobilier demeure un repère dans une période où tout semble mouvant. Et c’est précisément dans cet écart, entre un pessimisme assumé et une volonté persistante d’avancer, que réside le véritable enseignement de cette enquête. Malgré l’instabilité, malgré les incertitudes, les Français continuent de croire à la pierre. Et ils disposent, grâce à leur épargne abondante, des moyens de transformer ce désir en réalité dès que le climat s’éclaircira.

 

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